Le cancer peut aussi toucher les enfants. Chaque année, des dizaines d’entre eux sont diagnostiqués au Bénin. En 2021, 72 cas ont été enregistrés, plus du double par rapport à 2018. Pourtant, alors que 70 à 100 % des cancers infantiles sont guérissables dans les pays développés, ce taux reste inférieur à 20 % en Afrique. Une mobilisation collective est essentielle pour inverser cette tendance, c’est pour cela que l’OMS a initié la Journée Internationale du Cancer de l’enfant. 

Les cancers infantiles les plus fréquents au Bénin sont les lymphomes (38 %), le néphroblastome (21,1 %), la leucémie aiguë (18,2 %), le rétinoblastome (16,9 %) et la maladie de Hodgkin (10 %). Ces maladies, bien que graves, peuvent être soignées si elles sont détectées à temps et prises en charge efficacement.

Reconnaître les signes cliniques

Les cancers infantiles évoluent souvent rapidement. Certains signes doivent alerter :

• Un œil qui louche ou un reflet blanc dans la pupille (signe possible de rétinoblastome).
• ⁠Des saignements fréquents ou des ecchymoses inexpliquées (pouvant révéler une leucémie).
• ⁠Des fièvres répétées sans cause apparente.
• ⁠Un gonflement anormal ou des ganglions persistants (associés aux lymphomes et à la maladie de Hodgkin).

Tout symptôme persistant doit être pris au sérieux et faire l’objet d’une consultation médicale rapide.

Que faire en présence de ces signes ?

Si un enfant présente l’un de ces symptômes, il est essentiel de consulter immédiatement un professionnel de santé. Ne pas minimiser les signaux d’alerte et se rendre dans un centre de santé équipé peut permettre un diagnostic précoce. L’entourage doit également être sensibilisé afin d’encourager une prise en charge rapide.

Comment se fait le diagnostic ?

Le diagnostic repose sur plusieurs examens :

• Un examen clinique approfondi.
• ⁠Des analyses de sang, utiles pour détecter des anomalies.
• ⁠Des examens d’imagerie (échographie, scanner, IRM) pour localiser une éventuelle tumeur.
• ⁠Une biopsie, permettant de confirmer la nature du cancer.

Ces étapes permettent d’adapter le traitement aux besoins spécifiques de chaque enfant.

Comment se fait le traitement ?

La prise en charge du cancer chez l’enfant repose sur plusieurs approches :

• La chimiothérapie, qui détruit les cellules cancéreuses.
• La chirurgie, pour retirer la tumeur lorsque c’est possible.
• La radiothérapie, utilisée dans certains cas pour éliminer les cellules malades.
• Les soins de soutien, incluant la gestion des effets secondaires et l’accompagnement psychologique.

Grâce aux avancées médicales et à un accès aux soins amélioré, un nombre croissant d’enfants sont aujourd’hui pris en charge efficacement au Bénin.

Un engagement collectif nécessaire

Le Ministère de la Santé du Bénin intensifie ses efforts pour lutter contre les cancers de l’enfant. Avec le soutien de l’OMS, d’Enabel et de la Fondation Claudine Talon, des avancées notables ont été réalisées ces dernières années : renforcement des compétences des agents de santé, amélioration de l’accès aux médicaments et construction d’un centre de référence en cancers pédiatriques au CHUD Ouémé. Ces progrès permettent d’augmenter le nombre de diagnostics, mais de nombreux enfants arrivent encore trop tard dans les structures de soins.

Face à cette situation, une mobilisation collective est indispensable. Les dirigeants doivent continuer à investir dans la prise en charge du cancer pédiatrique, notamment en facilitant l’accès aux soins et aux traitements. Les professionnels de santé doivent être formés à repérer précocement les signes avant-coureurs. Quant aux familles et aux communautés, elles ont un rôle crucial : ne pas ignorer des symptômes persistants et encourager une consultation médicale dès les premiers doutes.

Chaque retard coûte des vies. Chaque enfant mérite une chance de guérison. En brisant le silence et en agissant ensemble, nous pouvons faire reculer la mortalité liée au cancer infantile au Bénin.